Ce type a réussi l'exploit de composer une musique à la fois sexy, mélancolique et énergique, soit à associer trois éléments que j'imaginais tout à fait incompatibles.
Disons qu'à la base, le rap n'est pas
tellement ma musique de prédilection. Ce n'est pas que je n'aime
pas, parce qu'en fait si j'aime bien le concept, le
« chant parlé » tout ça, c'est juste que j'ai du mal à
trouver des morceaux que j'apprécie. Globalement j'ai l'impression
que la grande majorité se résume à soit du rap américain bling-bling, soit du rap français alala la vie à la cité
c'est pas facile. Comme dans les deux cas je trouve ça chiant, ça
réduit considérablement mes chances
de trouver quelque chose qui me sied.
Et
là, tout à fait par hasard, paf, je tombe coup sur
coup sur de petites merveilles, des chansons plutôt douces et un peu
mélancoliques. Nickel.
Seeing Suge
Ou ce à quoi ressemblerait Passion Pit s'il avait mis un rappeur au chant.
Brother de Smashproof
Pour l'anecdote, Smashproof a
battu avec Brother un record vieux de 23 ans, celui du plus
grand nombre de semaines consécutives comme numéro un des ventes de
singles en Nouvelle-Zélande pour un groupe local. Là où je trouve
que ça devient tout à fait passionnant, c'est lorsque qu'on écoute
l'ancien détenteur du titre, Sailing Away de All Of Us, thème de la
Coupe de l'Amérique en 86 (on sent bien l'influence des années
80). Un grand moment de poésie, digne des meilleurs interprétations de
l'Eurovision.
Hier Bob m'a envoyé un mail rédigé
de sa plume si particulière, reconnaissable entre mille par ce ton
enjoué et complaisant qui le caractérise.
Ecoute donc ça au lieu de rien foutre.
"Ça" c'est Come Dance
With Me de The Lovetones et comme Bob imite très bien le gars
chiant, je me suis promptement exécutée malgré une certaine
appréhension, plutôt légitime lorsque l'on connait un tant soit
peu les goûts de Bob.
Par chance ça ne fut pas si douloureux,
non en fait c'était même tout à fait agréable. Alors comme je suis quelqu'un de particulièrement généreux, je vous en fais profiter aussi.
Pour le second single de leur album The
Suburbs, Arcade Fire se sont associés au réalisateur Chris Milk et
à Google pour créer le projet
The Wilderness Downtown, un clip interactif combinant vidéo,
animation et Google Maps.
On entre le nom de sa ville d'enfance puis
on se laisse transporter par une magnifique chanson sublimée par de
superbes images.
Si Local Natives composaient sous
acides on devrait obtenir quelque chose comme Yeasayer. On retrouve les
cœurs et certains rythmes (et de la moustache) sauf que là c'est beaucoup plus expérimental. On sent
des influences d'un peu partout, de l'électro aux musiques
africaines, en passant par plein d'autres trucs que je n'ai pas la patience de lister, mais en tout cas c'est
d'une richesse folle. Les chansons sont souvent imprévisibles, elles nous
trimballent, nous balladent un peu partout sans que l'on sache toujours bien où. Bref leur musique est
bourrée d'idées et complètement barrée et c'est ce qui la rend
absolument fascinante.
Les vidéos sont aussi disons quelque peu troublantes.
Je tiens aussi à leur décerner le prix de la pochette la plus moche de la décennie. Non en fait depuis l'invention de la pochette CD. Et de celles à venir aussi. Sérieusement les gars...
L'histoire : Jonathan Ames est un écrivain trentenaire vivant à Brooklyn qui bloque sur son second roman. Après s'être fait largué par sa copine parce qu'il buvait trop de vin blanc et fumait trop d'herbe, il poste une annonce sur internet pour proposer ses services en tant que détective privé « sans licence mais ses frais sont raisonnables » afin de retrouver l'inspiration.
Bon présenté comme ça, ça a peut-être pas l'air super funky si on est pas un grand amateur de séries policières et pourtant, nul besoin de l'être car Bored To Death se démarque complètement de ses congénères. On est loin des intrigues habituelles où le mec se rend compte que la fille qu'il a violé est en fait son frère jumeaux qui avait changé de sexe et dont il ignorait jusqu'à l'existence même. Non ici ce sont plus des histoires de skate volé ou de type qui essai de créer un syndrome de Stockholm en séquestrant sa copine qui vient de le quitter. Les enquêtes sont résolues au feeling et à l'ancienne, sans empruntes digitales ni révolvers, et quand il y a baston, guère de glorieux combats aux coups de point vigoureux, on se roule par terre et on a l'air ridicule.
Car Bored To Death est avant tout une série terriblement drôle et là aussi, elle se détache des autres du genre. On est plus proche ici d'une ambiance de film indépendant comme Garden State ou Little Miss Sunshine que d'un Friends. Ca parle d'amour sans jamais tomber dans le sentimentalisme, ça parle de sexe sans jamais tomber dans la vulgarité, ça reste léger sans sombrer dans la facilité. C'est toujours fin et intelligent et aussi formidablement loufoque.
A ça vient s'ajouter un casting absolument parfait. Jason Schwartzman est génial en gentil héros rêveur et paumé, Zach Galifianakis est formidable en meilleur ami bougon et Ted Danson est extraordinaire en rédacteur en chef d'un magasine -aussi patron de Jonathan- accro au sexe et aux drogues.
Donc maintenant, est-ce que quelqu'un pourrait m'explique pourquoi une série d'une telle qualité n'a QUE HUIT PUTAINS D'EPISODES PAR SAISON?!
J'ai trouvé mon nouveau héro. Il a la
moustache frétillante, de flatteuses lunettes
de violeur et un sublime legging doré, mais surtout SURTOUT il joue du Air Guitar comme
personne. Pour la seconde année consécutive Gunther Love a gagné
le championnat du monde de Air Guitar et franchement il a pas volé
son titre.
Aaah Gunther que donnerais-je pour être
une Air Gibson...
Et puis la performance en 2009, parce qu'elle est vachement bien aussi.
Si Saycet et Donnie Darko se
rencontraient ça donnerait probablement quelque chose dans le style de Sleep
Party People : des types en sweats à capuche noirs et masques de
lapin qui jouent de l'électro planante et mélancolique.
Et puis comment ne pas sourire, comment résister face à ce balancement d'oreilles lapinesque?