Edgar Wright, j'aime beaucoup ce que vous faîtes
J'ai toujours rêvé d'avoir un réalisateur préféré. Je trouve que ça donne une certaine prestance en société, pouvoir glisser dans une conversation « ah j'ai tellement hâte de voir le prochain Machin ! » c'est pas mal la classe, ça fait « attends mec, je m'y connais en cinéma moi oh ! ». Faut-il encore avoir un nom à mettre à la place de « Machin »...
Pendant longtemps ça n'a pas été mon cas et j'en étais bien penaude, mais la vie est pleine de surprise, la roue tourne et autres phrases toutes faîtes, et j'ai finalement trouvé le réalisateur qui fait battre mon cœur : Edgar Wright. Pourtant je n'arrive toujours pas à m'en vanter lors de soirées mondaines, une coupe de champagne dans une main et un Ferrero Rocher dans l'autre, car 1) il n'est pas tellement connu du grand public et 2) je n'ai jamais pu retenir son nom. Ça et aussi le fait que je suis rarement invitée à des mondaines.
J'avais envie d'évoquer avec vous quelques-uns de ses films. J'ai choisi ceux-ci car ils me paraissaient avoir la démarche artistique la plus intéressante puisque Wright en est à la fois le scénariste et réalisateur. Officieusement c'est parce que je n'ai vu que ceux-là.
Shaun Of The Dead
{ C'est genre... une comédie romantique avec des zombies }
Le film qui a fait connaître Edgar Wright et qui reste encore son plus populaire. J'aime bien voir un film culte et comprendre à ce moment-là pourquoi il a généré autant d'enthousiasme, et en regardant Shaun Of The Dead c'est exactement ce qui c'est passé, un « Aaaaah ouaiiiii d'accooooord ! » sur 99 minutes.
Tout le charme du style de Wright est là, cet humour incroyable et cette créativité folle pour se réapproprier les codes du genre. Et puis il y a aussi ces castings géniaux comme ici où l'on retrouve Simon Pegg, Nick Frost, Dylan Moran, Bill Nighy ou encore Martin Freeman (il n'a qu'un tout petit rôle mais j'aime bien trop Martin Freeman pour ne pas le mentionner malgré tout).
Tant que j'y suis j'aimerais à mentionner que Simon Pegg devrait être nominé par défaut à l'oscar du meilleur acteur dès qu'il apparaît dans un film, cet type crève l'écran, il y a une telle intensité et justesse dans son interprétation que, quoi qu'il joue, on y croit à mort.
Hot Fuzz
{ C'est genre... un film d'action / comédie sur des potes flics }
Ces deux premiers films font parties de la Blood and Ice Cream Trilogy (aussi appelée The Three Flavours Cornetto Trilogy) dont le nom est une référence aux personnages achetant, à un moment ou à un autre du film, des glaces Cornetto.
Même si c'est pas mal dur de faire un choix, il s'agit probablement de mon Wright préféré. Pour vous dire, si je devais envoyer un film à des extraterrestres pour leur expliquer mon humour, je pourrais prendre celui-ci. C'est juste incroyable de voir à quel rythme les blagues s'enchaînent et l'inventivité qu'il y a derrière. Plus je le regarde, plus je découvre de petits détails qui n'en étaient pas, ce qui me laisse toujours émerveillé de la subtilité de ce scénario.
J'ai une petite retenue cependant pour la dernière demi-heure qui est une véritable boucherie que je trouve un peu violente (je suis un poil sensible certes) mais bon, pour un film de quasiment deux heures et d'une telle densité, je suis prête à lui excuser bien des choses.
Ah et un oscar pour Simon Pegg bon sang !
Scott Pilgrim vs The World
{ C'est genre... un film d'action / comédie romantique avec des exs en méchants }
Le film est adapté de la série de comics écrite et dessinée par Bryan Lee O'Malley. Après l'avoir vu j'ai décidé de lire les bouquins par curiosité.
Ce qui m'a frappé en découvrant le premier tome c'est la fidélité du film par rapport à l'histoire originale, on y retrouve des répliques reproduites à la virgules près. Les différences commencent à se faire plus notables dans le second et à partir du troisième c'est la fête, le film prend ses aises et réinvente l'histoire jusqu'à associer certains événements du comic aux « mauvais » personnages. J'ai trouvé cette évolution assez intéressante même si je ne me l'explique pas complètement. Cependant, l'esprit du comic reste impeccablement retranscrit dans le film, les acteurs, les décors, les musiques, l'humour, tout est là.
J'aurais pu pleurer l’absence de Simon Pegg mais Wright a eu la bonne idée de prendre Michael Cera pour le rôle Scott Pilgrim (même je trouve qu'il ne ressemble pas vraiment à celui du manga) et Jason Shwartzman pour le super méchante alors ça va, je lui pardonne pour cette fois...